Nous essayons d’avoir des équipes mixtes mais, malgré le fait que les secteurs du numérique et du digital soient ouverts à la parité, peu de femmes y travaillent. Les femmes de l’équipe ont parfois du mal à comprendre pourquoi elles ne rencontrent pas plus d’homologues dans l’un des secteurs les plus recruteurs et porteurs.
En effet, selon une étude de 2016 réalisée par le Syntec Numérique, la part de féminisation est de seulement 33% dans le secteur du numérique, contre 53% dans l’ensemble des secteurs du travail. Et ne parlons pas des femmes à la tête de startup digitale, on arrive à peine aux 10%. Même si l’effectif commence timidement et de manière incertaine à évoluer, les femmes restent largement en infériorité dans le monde du web. Ce qui devient inquiétant pour plus de la moitié de la population mondiale, c’est qu’il est aujourd’hui estimé qu’entre 60 et 85% des métiers recruteurs d’ici 2030 n’existent pas encore et découleront directement de la digitalisation.
Mais comment dans un monde où les femmes peuvent aujourd’hui se construire des carrières épanouissantes, le secteur numérique reste une porte fermée ? Listons les quelques barrières qui empêchent une réelle mixité dans le travail du digital :
Une image du secteur fortement sexuée. Un problème éducatif qui n’aide pas à changer les stéréotypes.
Les femmes restent largement minoritaires dans les études scientifiques et techniques qui sont, par définition, très technologiques. Et même lorsqu’elles ont choisi une orientation dite “scientifique”, elles se tournent vers les mêmes métiers avec des spécialités plus “féminines”.
Une image du secteur fortement sexuée.
En effet, quand on sait que seul 20% des profils techniques sont des femmes, on se rend compte que l’image reste axée sur le sexe masculin. Comme quoi, les stéréotypes ont la vie dure !
Une méconnaissance des métiers du secteur.
Il existe une forte ignorance sur les études et leurs contenus. Résultat, seulement 15 à 20% d’étudiantes choisissent les filières numériques. Un peu contradictoire avec la facilité de circulation des informations apportée par les nouvelles technologies.
Il est pourtant paradoxal de constater qu’un secteur où les pionniers sont en réalité des pionnières attirent si peu les femmes.
Rappelons un bout d’histoire : la première programmeuse informatique était Ada Lovelace (1815-1852), la fille de Lord Byron. Grace Hopper (1906-1992) a découvert le premier « bug » (merci à elle, on en a un peu de partout maintenant). La savante Margareth Hamilton (1936- ) a créé, quant à elle, le premier logiciel qui a permis aux hommes de marcher sur la Lune. Et aujourd’hui, des associations en France et à l’international continuent de promouvoir l’intégration des femmes dans le numérique comme Femmes Numerique ou encore Women in Technology. Nous ne sommes pas seul-e-s, et le progrès continue !